jeudi 3 avril 2008

Quand le graphisme fait corps


Maxime Lemoyne + Pierre Vincent 2008

Comment les graphistes donnent-ils du corps
ou font-ils corps avec le graphisme ?

La présence de la figure humaine dans le graphisme est rarement une figure en miroir de notre propre corps : elle est le plus souvent une image générique du corps, une image au caractère collectif — non pas «votre» corps, ni celui de «votre voisin», mais la reconnaissance automatique de ce corps que nous partageons.
Pour nous convier à cette invention collective du corps, le graphisme s’en empare comme d’une enveloppe, d’une forme externe suffisamment énonciatrice pour devenir signe, ou comme d’une surface d’inscription, comme support, comme lieu d’échanges entre nous et le monde environnant. Il soumet la représentation du corps à des manipulations, des fragmentations, des déplacements. Il explore aussi toutes sortes d’affinités électives avec des objets ou d’autres corps dans des combinatoires qui font surgir des figures partagées entre des mythes familiers et une inquiétante étrangeté. […]



www.labonnemerveille.com

[…] Mais si le corps ressurgit là dans le «corps» des lettres au sein des mots et du lisible, c’est bien à nouveau pour lui offrir une échappatoire en l’enchaînant au visible, en glissant de manière discrète cette part d’irrationnel que la main qui dessine ne peut contrôler. […] La force disruptive du corps peut ainsi se jouer de la réalité. Elle énonce un lien, non pas de pure transparence et de réconciliation avec le monde comme le suggère la communication publicitaire, mais un lien qui, en condensant des images différentes sans en cacher l’écart, ni en masquer l’agglutination des sens, forme des figures hybrides. Et celles-ci ouvrent notre regard à une perception inconsciente qui, dans la réunion des corps, des actions et des objets en présence, construit une épaisseur nous renvoyant à nos interrogations sur nos usages, nos conventions et notre mode d’appréhension du monde.
Antoine
Perrot (extrait du dossier de presse)


www.cedricgatillon.com

Pour Maxime Lemoyne, l'un des instigateurs du projet avec Antoine Perrot, cette exposition est avant tout un travail pédagogique avec les étudiants de l'école Maryse Eloy : "L'idée, autour de l'expo de l'an passé sur le Graphisme d'intérêt public était de faire découvrir ce graphisme - de Grapus à nos jours - pour faire prendre conscience d'une dimension publique, sociale et/ou politique du métier. Dans un second temps nous demandions à nos étudiants d'étudier les graphistes sélectionnés, de les rencontrer, de faire un entretien avec eux pour choisir des boulots et monter l'expo… Cette année, même procédure autour de la thématique du corps. Le fil rouge a été de sélectionner des graphistes qui ont réalisé plusieurs travaux en utilisant de près ou de loin le corps, la représentation humaine (en supposant qu'ils aient une réflexion sur le sujet)… sans exposer les mêmes auteurs que l'an passé… et si possible, en trouvant des graphistes que l'on a pas l'habitude de voir dans ce genre d'événement. Cette sélection s'est faite conjointement avec les étudiants."


Sont exposés :
Atelier Bigre !, Atelier Corbin, Michal Batory, Stanislas Bouvier, Cécile et Bastien, Delphine Cordier, Ronald Curchod, element-s, Sylvain Enguehard, Cédric Gatillon, Hartlandvilla, Blaise Jacob, Seb Jarnot, Arnaud Jarsaillon, La bonne merveille, Le jardin graphique, Julian Legendre, Séverin Millet, Laurent Séroussi, Sylvia Tournerie, Tout pour plaire.

Espace 1789
2/4 rue Alexandre-Bachelet
93400 St Ouen
Métro : Garibaldi (ligne 13)
17 mars - 27 avril 2008
lundi au vendredi :10h -12h / 14h-17h30
samedi, dimanche : 14h30 - 18h
et aux heures d'ouverture du cinéma

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